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Le Groupe du Vendredi, un think-tank de jeunes, veut convaincre l’Europe d’un programme commun

Bruxelles, le 25 mai 2018. Précisément un an avant les élections européennes de 2019, le Groupe du vendredi, un think-tank de jeunes, lance aujourd'hui sa campagne visant à mettre sur pied un programme destiné à tous les Européens.

À cet effet, le groupe de réflexion a élaboré un projet contenant 12 propositions concrètes axées sur la démocratie européenne, l'asile et l’immigration, la politique sociale et la politique numérique et industrielle de l'Union. Au cours des neuf prochains mois, les initiateurs engageront un dialogue avec diverses organisations de la société civile au sein de l'UE afin de déterminer dans quelle mesure le programme bénéficie d’un soutien et comment les propositions peuvent être développées. L’objectif : venir à trois mois des élections avec un programme soutenue par une large partie de la société civile européenne.

« C'est précisément parce qu'il n'y aura pas de listes transnationales qu'il est nécessaire de disposer d'un socle européen qui ouvrirait le débat transnational sur les mêmes questions et solutions »

Brieuc Van Damme, initiateur : « En fait, nous avions espéré que l'idée du président français Emmanuel Macron consistant à utiliser pour des listes européennes une partie des sièges laissés vacants par le Brexit au Parlement européen, se serait concrétisée. Malheureusement, le Parlement s’est prononcé contre en février. Cependant, cela ne signifie pas pour autant que nous, Européens, ne devons pas réfléchir ensemble à l'orientation que nous voulons donner à notre Union. Bien au contraire, c’est précisément parce qu'il n'y aura pas de listes transnationales qu’il est nécessaire de disposer d'un socle européen qui ouvrirait le débat transnational sur les mêmes questions et solutions. Afin de nourrir celui-ci, nous lançons un programme européen sur des thèmes qui figurent en bonne place sur l’agenda de l'UE et de ses États membres, mais dont le débat et la prise de décision sont encore désespérément cantonnés au niveau national pour le moment. »

« Nous avons déjà testé quelques-unes de nos propositions auprès du mouvement En Marche! d'Emmanuel Macron et de quelques-uns de ses conseillers à l’Élysée. Ce sont ces discussions qui nous ont convaincu de l’importance et du potentiel de ce projet. »

« Le débat sur l'intégration européenne et sur l'existence même de l'Union a rarement été pris au sérieux par l'élite intellectuelle et politique dominante sur le continent, ce qui est malsain. Ce consensus élitiste sur l'évidence quasi scientifique du projet européen se retourne contre l'establishment. Ceux qui croient au projet européen deviennent complaisants et paresseux et ne parviennent plus à gagner les sceptiques à leur cause, il suffit de regarder le pétrin dans lequel le Royaume-Uni s’est mis. Organiser ces débats existentiels sur la survie de l'euro ou de l'Union par État membre fait violence à la démocratie et mène non au dialogue, mais à des contradictions stériles. La récente crise catalane, par exemple, est la conséquence logique de la confrontation de deux démocraties qui ont rarement, voire jamais débattu ensemble sur un sujet dont les répercussions s'étendent bien au-delà des frontières nationales ou régionales. Il en va de même au niveau européen. Les politiciens doivent pouvoir s'adresser à tous les Européens », ajoute Laurent Hanseeuw, également un des pionniers du projet.

Ces derniers mois, le Groupe du Vendredi a travaillé avec différents experts concernant quatre thèmes clés : la démocratie européenne et ses institutions, l'asile et l’immigration, la politique sociale européenne et la politique numérique et industrielle. Pour chacun de ces thèmes, le Groupe a développé 3 propositions concrètes (comprenant souvent plusieurs points d'action), qu’il ira présenter sur le terrain à de nombreuses organisations de la société civile en Europe au cours des neuf prochains mois. L'objectif est de déterminer si les thèmes et propositions sélectionnés bénéficient d’un large soutien et comment les résolutions peuvent être développées davantage afin d’arriver à un programme européen commun, destiné à tous les Européens.

« Nous avons déjà testé quelques-unes de nos propositions auprès du mouvement En Marche! d'Emmanuel Macron et de quelques-uns de ses conseillers à l’Élysée. Ce sont ces discussions qui nous ont convaincu de l’importance et du potentiel de ce projet. Dans les mois à venir, nous allons rencontrer de nombreux partis politiques, mouvements, organisations de la société civile, groupes de réflexion, etc. dans un maximum d'États membres de l'UE afin de les convaincre de rejoindre notre initiative. Si nous trouvons une dynamique suffisante, nous présenterons, 3 mois avant les élections, un programme destiné à tous les Européens. Ce moment coïncidera avec l'entrée en vigueur du Brexit et nous rappellera douloureusement à quel point il est important pour nous, Européens, de pouvoir engager ensemble le dialogue », déclare Brieuc Van Damme.

« Avec nos 12 propositions pour plus d'Europe, nous espérons créer une dynamique européenne vertueuse »

« Voilà déjà une décennie que l’Union est en crise. Ses institutions sont perçues comme insuffisamment démocratiques et légitimes, ce qui a alimenté le populisme au Royaume-Uni, par exemple. Nous sommes cependant convaincus que nos propositions renforceront la participation des citoyens au projet européen, ce qui devrait ouvrir la voie à une citoyenneté inclusive fondée sur une politique d'asile et d’immigration équitable, humaine et commune. Cette citoyenneté inclusive se traduira par une solidarité renouvelée si nous prenons également des mesures européennes complémentaires dans le domaine de la politique sociale. Cet échiquier équitable et solidaire renforcera à son tour la résilience de l'économie européenne, ce qui sera bénéfique pour la participation et la légitimité de la machine démocratique européenne. Avec nos 12 propositions pour plus d'Europe, nous espérons donc créer une dynamique européenne vertueuse », conclut Brieuc Van Damme.

Laurent Hanseeuw ajoute : « Si nous optons au contraire pour moins d'Europe, le populisme alimentera, comme aux États-Unis, une vague de protectionnisme qui exacerbera les inégalités au sein de l'Union, créant ainsi un terreau fertile pour le nationalisme exclusif tel qu’il sévit en Hongrie et en Pologne. Ce nationalisme constitue à son tour le vivier idéal pour les populistes. Nous pensons que moins d'Europe créera un cercle vicieux dont nous, Européens, ne pouvons que sortir perdants. »

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