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Et si la démocratie ne sortait pas que des urnes ? Le potentiel du dialogue citoyen en Belgique

La Communauté germanophone, peu scrutée médiatiquement, est un pionnier mondial en matière de délibération citoyenne. Depuis l’instauration de son Ostbelgien Modell en février 2019, des citoyens peuvent être tirés au sort, et amenés à délibérer sur une thématique spécifique, pour enfin adresser des recommandations au parlement. Le Groupe du Vendredi a étudié ce système à la loupe, s’est posé la question de savoir s’il peut constituer une alternative crédible au modèle représentatif, et contribuer ainsi au ré-enchantement de notre démocratie. Il en a étudié les forces, les faiblesses et la mise en œuvre pratique. Le rapport va aussi plus loin et se penche sur la question de la reproductibilité d’un tel modèle ailleurs en Belgique.

Le modèle démocratique occidental, basé sur le principe de la représentation et l’organisation périodique d’élections, s’essouffle. Une large partie des citoyens semblent désenchantés et tournent le dos à un système qui résume la participation politique à aller voter quelques fois par décennie. Combattre ce désenchantement n’est pas aisé et il n’existe pas de solution miracle. Reconquérir ces citoyens déçus prendra du temps, des efforts et la mise en place de modèles nouveaux et créatifs.

Le dialogue citoyen permanent, basé sur une sélection de citoyens tirés au sort, nous semble une piste crédible, ou du moins, une possibilité à ne pas négliger.

L’Ostbelgien Model : une expérience inédite en Communauté germanophone

L’adoption du décret du 25 février 2019 instaurant le dialogue citoyen en Communauté germanophone est historique dans la mesure où cette Communauté de 80.000 âmes est devenue la première collectivité politique au monde à associer de manière pérenne des citoyens non-élus à ses activités législatives. L’émergence de ce modèle doit beaucoup au volontarisme politique de quelques-uns et à l’apport du G1000, qui a fourni d’importants conseils.

Ce dialogue citoyen s’articule autour d’un Conseil citoyen chargé de choisir les sujets qui seront soumis à la délibération citoyenne, et d’Assemblées ad hoc où s’opère la délibération à proprement parler et qui formulent des recommandations à destination des autorités politiques. Le rapport identifie et analyse les principales forces (sa permanence et son autonomie) et potentielles faiblesses (sa transparence, sa diversité, son organisation concrète) de ce système original et étonnant.

Une initiative transposable ailleurs en Belgique ?

La Communauté germanophone est de par sa géographie, sa sociologie, sa démographie et sa culture singulière. Cependant, les auteurs de rapport considèrent que le discours qui consiste à faire de l’initiative germanophone une expérience isolée, non reproductible ailleurs en Belgique, ne résiste pas à l’analyse et à la contradiction. Le rapport défend l’idée que l’essor de la participation citoyenne est une alternative crédible au modèle traditionnel de la représentation et identifie une série de recommandations à l’encontre des différents stakeholders belges.